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Connemara
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Gentle Dancer, étalon connemara, en Irlande. | |
Région d’origine | |
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Région | Connemara, Irlande |
Caractéristiques | |
Morphologie | Poney de sport |
Taille | 1,28 m à 1,49 ]m |
Robe | Généralement gris, toutes admises sauf pie |
Tête | Moyenne, yeux espacés |
Pieds | Syndrome de séparation de la paroi du sabot |
Caractère | Intelligent, calme et polyvalent |
Autre | |
Utilisation | Saut d'obstacles principalement |
Le Connemara est une race de poneys, originaire de la côte ouest éponyme de l'Irlande. Ses origines sont obscures. Il a connu de nombreux croisements au cours des siècles avant la création de la Connemara Breeder's Society en qui fixe les caractéristiques de la race et établit le premier stud-book édité en . C'est un poney compact mais athlétique qui présente le plus souvent une robe grise. Poney de sport, le Connemara est polyvalent. Il se prête tant au dressage qu'au saut d'obstacles, où il se distingue particulièrement. La popularité du poney Connemara s'est étendue à travers le monde. La France et l'Irlande possèdent le cheptel le plus important.
Le Connemara tient son nom de la région éponyme située à l'extrême ouest de l'Irlande, au nord de la Baie de Galway et à l'ouest des lacs Corrib et Mask[1]. D'après l'écrivain Giacomo Giammatteo, cela explique que le nom de cette race d eponeys s'écrive avec une initiale en majuscule[2].
Les origines de la race sont obscures et sujettes à légendes : les études génétiques n'ont pas permis de déterminer l'ancienneté de la race[3]. La présence de poneys sur l'île remonterait au IVe siècle av. J.-C. avec l'installation des Celtes. Leurs montures seraient l'héritage de leur négoce dans le bassin méditerranéen et descendraient probablement du cheval Barbe[4]. Une légende évoque également le naufrage de l'Invincible Armada où des chevaux espagnols auraient rejoint la côte irlandaise et se seraient mêlés à la population chevaline autochtone[4],[5]. Au Moyen Âge, les poneys font l'objet de croisement avec le Irish Hobby, un cheval de selle réputé pour sa vitesse, son agilité et son endurance[4]. Des croisements sont également attestés avec des chevaux espagols du fait des relations commerciales entretenues avec l'Espagne[6]. Au cours des siècles, il subit également l'apport de sang Hackney, Welsh, Trait irlandais, Clydesdale, Pur-sang anglais et arabe[4],[7],[8].
La Connemara Breeder's Society est fondée en 1923 à Galway[8]. Les premières inscriptions au stud-book de la race ont lieu dès 1924[9] et le premier étalon à y être inscrit est Cannon Ball (1904)[7], poney issu d'un étalon welsh et d'une jument locale[8]. Le stud-book est édité dans son premier volume en 1926[9],[10]. Les poneys Rebel () et Golden Gleam () font partie des étalons ayant particulièrement marqué la race[7].
Dans le cadre de son développement de l'interceltisme, en , Polig Monjarret ramène d'Irlande trois de ces poneys. Après la publication d'un article dans la revue Paysan Breton et une prise de contact avec le directeur du haras national de Lamballe, commence une activité d'importation qui concerne sur plusieurs années un total d'une centaine de bêtes[11].
Le Connemara est un poney compact et équilibré, bien adapté à la selle avec une bonne profondeur et de la substance[12], alliant élégance et force[7]. Sa taille s'étend de 1,28 m à 1,48 m à maturité selon le standard de la race[13], mais du fait de la sélection sportive de la race, il n'est pas rare de rencontrer des sujets hors standards[14].
Sa tête de poney est bien équilibrée, plutôt fine[4],[7] avec un grand espace entre deux grands yeux aimables, des petite oreilles bien érigées[4], et des ganaches bien définies, relativement développées mais pas lourdes[12]. Les naseaux sont larges et bien ouverts[4],[5].
L'avant-main présente une tête bien greffée sur une encolure moyenne offrant une bonne longueur de rênes[7],[12]. Le poitrail, profond[7], ne doit pas être trop ouvert et l’attache de l’encolure ne doit pas être trop basse[12]. Le Garrot est bien défini[12]. Les épaules sont bien inclinées[7].
Le corps est profond, avec un dos long et droit[6]. L'arrière-main est forte et musclée, les jambes bien développées et les jarrets, plutôt forts, sont placés bas[6],[15]. La croupe est fluide[5] et légèrement inclinée[6].
Les membres sont résistants, bien musclés[5] mais élégants[4]. D'une bonne longueur avec de la force dans l’avant-bras, les genoux bien définis, les canons courts, il présente également un métacarpe principal mesurant le plus souvent de 17 cm à 20 cm[7]. Les pieds, petits et ronds, sont très résistants[7].
Il peut présenter une grande variété de robes, bien que le gris soit le plus fréquent[14]. Le noir, le bai et le bai-brun sont souvent rencontrés[7], alors que l'alezan et le rouan le sont beaucoup plus rarement[6]. L'isabelle, robe primitive avec souvent une raie de mulet, auparavant très répandue, tend à régresser du fait de l'évolution de la race[7],[6]. De nombreux poulains naissent isabelle et deviennent totalement gris vers l'âge de sept ans[6]. Depuis la réforme du stud-book en , le crème aux yeux noirs est également autorisé[13]. Seule la robe pie n'est pas admise[7].
Son action se rapproche de celle d'un cheval de selle[7]. Les allures doivent être libres, faciles et naturelles[6], sans action exagérée du genou, mais actives et couvrant beaucoup de terrain[15]. Son pied est sûr en terrain escarpé[15].
Le Connemara fait preuve d'un bon caractère. Il est courageux, endurant, intelligent[source insuffisante], fiable, et a le pied sûr[15]. Il convient aussi bien aux enfants qu'aux adultes[8]. La présence, plus ou moins importante, de sang arabe peut cependant nécessiter des cavaliers de bon niveau[14].
C'est un poney résistant et d'entretien plutôt facile[4]. Certains Connemaras souffrent d'une maladie génétique récessive, le Syndrome de séparation de la paroi du sabot (HWSS)[16].
Le Connemara est reconnu comme l'un des meilleurs poneys de sport au monde[1],[7]. Très polyvalent, il s’illustre dans toutes les disciplines[17]. Il excelle particulièrement en saut d'obstacles, pour lequel il est naturellement doué[14], ainsi qu'en concours complet et en dressage[15]. Il est également recherché pour l’attelage, discipline dans laquelle il montre de réelles dispositions. Son agilité, sa vitesse, son endurance et son physique sont particulièrement adaptés à la discipline[6]. On le rencontre également en endurance, en TREC, ainsi qu'en polo[7],[15]. Son pied sûr et son endurance font de lui un cheval adapté aux randonnées équestres et au loisir, tandis que son caractère doux permet à des enfants de le monter facilement[7].
En saut d'obstacles, certains connemaras sont devenus des performers internationaux. Dexter Leam Pondi est vice-champion d'Europe par équipe en 2002 et médaillé de bronze en 2004 par équipes aux championnats d’Europe de Jaszkowo[18]. Thunder du Blin est le seul étalon poney ayant plus de 100 produits indicés au-dessus de 120, dont 44 au-dessus de 140, et 13 au-delà de 150. Il a été un performer international, 14e au Championnat d'Europe de Stockholm en 1992[19].
Le poney Connemara s'est exporté à travers le monde entier, notamment à la suite de la diaspora irlandaise. Des associations de race existent dans de nombreux pays comme les États-Unis, la Belgique, la France, la Grande-Bretagne, la Norvège, l'Autriche, le Canada, la Finlande, les Pays-Bas, la Suède, l'Australie, le Danemark, l'Allemagne, la Nouvelle-Zélande et la Suisse[9]. L'Irlande et la France possèdent le cheptel le plus important.
La Connemara Pony Breeders Society est chargée de la gestion du stud-book. Elle enregistre les naissances dans les 32 régions d'Irlande, et établit le standard de la race et les règles d'inscriptions pour l'Irlande ainsi que pour toutes les associations des autres pays. L'association est également chargée de la gestion des archives. En , un musée entièrement consacré à la race est créé. Un salon annuel a lieu également tous les ans depuis et sert de vitrine à la race[9].
On compte environ 2 000 naissances connemara en Irlande chaque année[20].
Dans les années 1960, les premiers poneys Connemara sont importés en Normandie et en Poitou-Charentes[17]. Les premiers statuts de l'Association Française du Poney Connemara (AFPC) sont déposés à la préfecture de Lisieux le . L'association est reconnue et approuvée par la Connemara Pony Breeders' Society[15]. La race se développe ensuite en Bretagne dans les années 1970 et y trouve un nouvel élan notamment sous l'impulsion de Jacques Lippens, directeur du Haras national de Lamballe à cette époque[17]. Les régions Morvan-Bourgogne font également partie des régions pionnières en terme d'élevage. La race est depuis présente dans toutes les régions de France, où en plus des régions historiques, les Pays de la Loire, l'Auvergne, le Midi-Pyrénées et le Rhône-Alpes montrent un réel dynamisme en matière d'élevage[15]. Le pays compte le deuxième plus gros cheptel de la race au monde, derrière l'Irlande, avec environ 10 000 sujets[17]. En , on dénombre 552 naissances chez la race, ce qui représente 16 % des naissances de poneys en France. Cette même année, 838 ponettes ont été saillies dont 671 pour produire en Connemara pur. On compte également 273 étalons en activité et 411 élevages présents sur le territoire français[15].
Année | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 |
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Nombre de naissances en France[15]. | 542 | 534 | 555 | 633 | 630 | 601 | 590 | 552 |
Le Connemara est mentionné dans un livre pour enfants sur les colères et les bouderies, dont l’héroïne est une pouliche part-bred connemara. Un livre pour enfants sur la séparation et la garde alternée a pour héros un poulain Connemara.
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